Surmonter une période difficile
« Même la nuit la plus sombre se terminera et le soleil se lèvera »
Victor Hugo dans les Misérables
Nous traversons tous, à différentes périodes de nos vies, des moments que nous pourrions qualifier de « nuit sombre ». Elles prennent parfois la forme d’une rupture, d’un deuil, d’un épuisement professionnel, d’un traumatisme ou simplement d’un sentiment diffus de perte de sens. Dans Les Misérables, Victor Hugo condense dans une phrase d’une grande simplicité une vérité universelle : aucune nuit, aussi opaque soit-elle, n’est éternelle. Et cette idée résonne profondément avec l’accompagnement psychothérapeutique contemporain.
Cette citation est une véritable métaphore du mouvement psychique, de la résilience et de la possibilité de changement, même lorsqu’on a l’impression que plus rien n’est possible. Elle offre un point d’appui précieux pour toutes les personnes qui cherchent à comprendre ou à surmonter une période sombre.
La nuit : métaphore des émotions difficiles
Dans la pratique clinique, la « nuit » représente souvent ce qui semble impossible à traverser : l’angoisse, la culpabilité, la honte, la tristesse ou encore ce sentiment de ne plus se reconnaître soi-même. Ces états peuvent devenir si lourds qu’ils nous donnent l’impression d’être figés, comme si rien ne pouvait changer.
Or, une grande partie du travail thérapeutique consiste précisément à remettre en mouvement ce qui semble bloqué. La nuit psychique, elle aussi, est un processus, pas un état fixe. Elle évolue, fluctue, se transforme. Mais lorsque l’on y est plongé, il est souvent difficile d’imaginer la possibilité d’un lendemain plus lumineux.
Il m’arrive de rencontrer des personnes qui disent « ne plus voir la lumière ».
La nuit évoque ces moments où les émotions deviennent envahissantes, le sommeil se fragilise, la motivation disparaît, l’angoisse prend trop de place, ou encore un événement de vie vient tout bouleverser.
Lorsque la souffrance psychique s’installe, elle peut donner l’impression d’être permanente. Pourtant, même les émotions les plus intenses sont temporaires, et c’est souvent le premier élément à réapprendre en thérapie.
Le lever du soleil : le retour du possible
Le soleil qui se lève chez Victor Hugo n’est pas une promesse naïve d’un bonheur immédiat. C’est plutôt l’affirmation qu’un mouvement interne se prépare, que quelque chose en nous reste capable de résilience, même si nous ne le percevons pas encore.
En thérapie, je vois souvent ce moment où, presque imperceptiblement, les patients retrouvent une respiration différente, une légère détente dans le corps, ou la capacité à envisager une autre lecture de leurs difficultés. Parfois le « soleil » prend la forme d’une prise de conscience, parfois d’un simple répit émotionnel qui ouvre la voie à un chemin plus large.
Ce soleil peut être une décision personnelle, un mot entendu différemment, la rencontre d’une ressource oubliée, l’expérience d’une relation suffisamment sécurisante, ou simplement la possibilité de dire enfin ce qui n’a jamais été dit.
Le « soleil » de Victor Hugo est donc une représentation symbolique de la mobilisation interne qui se met en route quand une personne commence à parler, à comprendre, à s’autoriser à ressentir.
En consultation, les petits signes de ce lever de soleil peuvent être une prise de conscience, un recul sur une situation douloureuse, la capacité à imaginer une solution, même minime, ou encore la sensation d’être à nouveau entendue et accompagnée.
Ces micro-changements sont souvent les prémisses d’une transformation plus profonde.
Résilience psychologique : un processus, pas une obligation
La résilience n’est pas un trait de caractère ni un talent réservé à certains. C’est un processus psychologique, soutenu par l’alliance thérapeutique, par le temps, et par des conditions de sécurité affective.
Beaucoup de personnes qui consultent pensent qu’elles doivent sentir de l’espoir pour aller mieux. En réalité, il suffit parfois d’un espace où l’espoir peut réapparaître, même timidement. La phrase de Victor Hugo nous invite à concevoir l’espoir comme quelque chose de patient, parfois discret, mais indestructible.
En psychothérapie, le rôle du psy n’est pas d’imposer de l’optimisme, mais de permettre à la personne qui consulte d’explorer ce qui fait nuit pour elle, sans jugement et à son rythme. C’est dans cette exploration, paradoxalement, que peut naître la lumière. Car accepter et comprendre sa nuit intérieure, c’est déjà se tourner vers un lever de soleil possible.
Se faire accompagner : même à distance, la lumière peut réapparaître
Que les consultations se déroulent en cabinet, en visio ou par téléphone, la relation thérapeutique offre un espace où l’on peut peu à peu sortir de l’isolement émotionnel. À travers la parole, l’écoute, la régularité et la sécurité de l’alliance thérapeutique, la personne retrouve peu à peu un sentiment d’appartenance, d’existence, de compréhension mutuelle.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes choisissent la consultation en visio ou par téléphone pour avancer vers un mieux-être. Ce format permet une flexibilité, une continuité et crée un espace intime où la parole peut circuler librement.
Les séances à distance offrent un accès facilité, un cadre sécurisant, un accompagnement thérapeutique personnalisé et la possibilité de travailler au rythme qui est juste pour vous.
Le soleil peut parfois être simplement la sensation de ne plus porter seul ce qui fait souffrir.
Sortir de la nuit : un mouvement qui appartient à chacun
Cette phrase de Victor Hugo peut aussi être lue comme une invitation à la patience envers soi-même. Rien ne sert de forcer le retour du jour ; il vient lorsqu’il est possible. Chacun a son rythme, son histoire, ses ombres, ses résistances et ses ressources. Certaines nuits sont courtes, d’autres durent plus longtemps, mais aucune n’est immobile.
Lorsque l’on accepte cette temporalité, on peut aborder la souffrance différemment : non plus comme un échec ou une fatalité, mais comme un passage.
Aucune nuit émotionnelle n’est éternelle
« Même la nuit la plus sombre se terminera et le soleil se lèvera » n’est pas une injonction à aller bien, ni une minimisation de la souffrance. C’est une phrase qui nous rappelle que la vie est mouvement, que nos émotions et nos épreuves sont des cycles et que l’accompagnement thérapeutique peut offrir un chemin vers la lumière, même lorsque tout semble figé.
La phrase de Victor Hugo nous rappelle une vérité essentielle : la souffrance psychique n’est pas une fatalité. Même dans les périodes les plus complexes, il existe toujours une possibilité de transformation. Même lorsqu’elle semble intense, obscure ou interminable, la souffrance psychique reste un état en mouvement. Elle peut se transformer, évoluer et laisser place à une forme nouvelle de lumière.
Se faire accompagner peut être une étape clé pour retrouver un horizon intérieur plus serein. La lumière ne vient pas toujours d’un grand bouleversement. Elle se construit peu à peu, dans la parole, la compréhension et l’accueil de soi. La lumière ne vient pas toujours de l’extérieur. Parfois, elle naît doucement en soi, au moment où l’on s’y attend le moins.


