Je vais « plutôt bien », mais quelque chose ne va pas
Vous vous levez le matin, vous faites ce qu’il y a à faire, vous assumez vos responsabilités, vous avancez dans votre vie. Rien de spectaculaire, rien de catastrophique. De l’extérieur, tout semble à sa place. Quand on vous demande comment vous allez, vous répondez « ça va », parfois même avec conviction.
Et pourtant, quelque chose ne va pas.
Ce n’est pas une souffrance bruyante. Ce n’est pas une crise franche, ni un événement qui ferait immédiatement sens. C’est plutôt une impression diffuse, un léger décalage, comme si vous étiez un peu à côté de votre propre vie. Quelque chose cloche, mais vous ne sauriez pas exactement dire quoi.
Alors vous continuez. Comme beaucoup.
Ce mal-être discret que l’on apprend à ignorer
Ce type de mal-être est particulièrement difficile à repérer, parce qu’il n’empêche pas de fonctionner. Vous travaillez, vous remplissez vos obligations, vous êtes présent(e) pour les autres. Vous pouvez même donner l’impression d’aller bien, parfois mieux que bien.
Mais à l’intérieur, quelque chose s’épuise.
La fatigue est là, sans raison évidente. Les pensées tournent en boucle, souvent la nuit, parfois dès le réveil. Le plaisir s’émousse, l’élan se fait plus rare, et certaines choses qui semblaient simples demandent désormais un effort disproportionné. Rien de dramatique, encore une fois. Juste une lassitude persistante, une tension sourde, une perte de sens difficile à formuler.
Ce qui rend ce vécu encore plus complexe, c’est qu’il s’accompagne souvent d’un doute : est-ce que c’est vraiment légitime de se sentir ainsi ? Est-ce que ce n’est pas exagéré ? Est-ce que je ne devrais pas simplement faire avec ?
« Je n’ai pas de raison d’aller mal »
Beaucoup de personnes qui se sentent ainsi partagent une conviction profondément ancrée : elles n’ont aucune raison valable d’aller mal. Leur vie, objectivement, tient debout. Parfois même, elle coche toutes les cases de ce qui est socialement désirable.
Alors il devient difficile de s’autoriser à reconnaître ce qui ne va pas. Une forme de pression intérieure s’installe, souvent silencieuse mais tenace. Celle qui murmure que se plaindre serait indécent, que d’autres ont bien pire, que ce n’est pas le moment, que ce n’est pas si grave.
Petit à petit, vous apprenez à minimiser ce que vous ressentez. Vous rationalisez. Vous relativisez. Vous vous adaptez encore. Jusqu’à ce que cet effort permanent commence à peser.
Ce n’est pas que vous allez mal. C’est que vous tenez.
Quand parler ne suffit plus
Vous avez peut-être déjà tenté d’en parler autour de vous. À un proche, à un ami, à quelqu’un de confiance. Et souvent, les réponses sont pleines de bonnes intentions. On vous rassure, on vous encourage, on vous invite à relativiser, à vous changer les idées, à penser positif.
Mais certaines choses ne trouvent pas leur place dans les échanges du quotidien.
Il y a des pensées que l’on n’ose pas formuler, des émotions que l’on ne veut pas imposer, des questionnements qui restent en suspens parce qu’ils sont trop flous, trop complexes, ou trop intimes. Parfois aussi, vous vous surprenez à rassurer l’autre, à alléger votre propos, à conclure que « ça va aller », même quand vous n’en êtes pas sûr(e).
Dans ces moments-là, ce n’est pas de conseils dont vous manquez, mais d’un espace où vous n’avez rien à prouver, rien à expliquer, rien à arranger.
Consulter un psychologue quand on va « plutôt bien »
Contrairement à une idée largement répandue, consulter un psychologue ne signifie pas que l’on est en crise, ni que l’on a « touché le fond ». Beaucoup de personnes entament une démarche thérapeutique précisément parce qu’elles sentent qu’un déséquilibre s’installe, sans pouvoir encore le nommer clairement.
Consulter, dans ces circonstances, c’est souvent faire le choix de s’arrêter un instant. De prendre au sérieux ce qui se joue à l’intérieur, même si cela ne rentre dans aucune case évidente. C’est accepter de se poser des questions, non pas pour se juger, mais pour mieux se comprendre.
Il ne s’agit pas de chercher un problème à tout prix, ni de pathologiser ce qui relève parfois simplement d’un trop-plein, d’un décalage, ou d’un moment de vie qui demande à être traversé autrement.
« Je ne sais pas ce qui ne va pas »
C’est souvent par ces mots que commencent les premières séances. Et c’est très bien ainsi.
Vous n’avez pas besoin d’arriver avec une demande parfaitement formulée, ni avec une explication claire de ce qui vous amène. Le flou, l’hésitation, l’impression que « quelque chose ne va pas sans que l’on sache quoi », font pleinement partie du travail thérapeutique.
Peu à peu, dans un cadre sécurisant, les choses se déposent. Des liens se font. Des mots apparaissent là où il n’y avait que des sensations ou des tensions. Ce qui semblait confus commence à prendre forme, non pas pour être corrigé, mais pour être compris.
La consultation en visio ou par téléphone : une autre manière de rencontrer l’autre
Pour certaines personnes, consulter à distance rend la démarche plus accessible, plus simple, parfois même plus intime. Être chez soi, dans un environnement familier, peut faciliter la parole et permettre de se sentir suffisamment en sécurité pour aborder ce qui est délicat.
La relation thérapeutique ne repose pas sur la présence physique, mais sur la qualité de l’écoute, de la disponibilité, et du cadre proposé. En visio ou par téléphone, il est tout à fait possible de construire un espace de travail sérieux, soutenant et profondément humain.
Et si ce « petit quelque chose » méritait d’être entendu
Il n’est pas nécessaire d’attendre d’aller très mal pour consulter. Il n’est pas nécessaire non plus de savoir exactement ce que vous venez chercher.
Parfois, entamer une thérapie, c’est simplement reconnaître qu’un malaise existe, même discret, et accepter de lui faire une place. Non pas pour dramatiser, mais pour éviter de continuer à porter seul(e) ce qui pèse.
Vous pouvez aller plutôt bien, et sentir que quelque chose ne va pas. Les deux peuvent coexister.
Pour conclure, sans morale ni révélation spectaculaire
Si vous vous êtes reconnu(e) dans ces lignes, cela ne dit rien d’une fragilité particulière, ni d’un échec personnel. Cela dit peut-être simplement que vous êtes attentif(ve) à ce qui se passe en vous, et que vous pressentez qu’il est temps de vous écouter autrement.
Consulter un psychologue, dans ces conditions, n’est pas un aveu de faiblesse. C’est souvent un geste de lucidité.
Prendre rendez-vous
Je propose des consultations de psychologie en visio et par téléphone, dans un cadre professionnel, confidentiel et respectueux de votre rythme.
Si vous souhaitez prendre rendez-vous ou simplement échanger, vous pouvez me contacter via ce formulaire.
Et rassurez-vous, vous n’avez pas besoin d’aller mal « suffisamment » pour venir parler. Il suffit parfois de sentir que quelque chose mérite d’être entendu.


