Pour démontrer l’existence de l’inconscient et son action sur notre vie psychique, Sigmund FREUD a utilisé l’image d’un « appartement » habité où chaque pièce joue un rôle précis.
Un appartement témoin de nos pensées
Notre psychisme, explique Freud dans son Introduction à la psychanalyse (1916), ressemblerait à un appartement habité, dont chaque pièce remplirait une fonction bien particulière et sont la circulation y serait contrôlée. Ainsi, le système de l’inconscient, selon Freud, pourrait être assimilé « à une grande antichambre dans laquelle les tendances psychiques se pressent, tels des êtres vivants. A cette antichambre est attenante une autre pièce, plus étroite, une sorte de salon dans lequel séjourne la conscience
Voilà pour le décor.
Mais dans cet appartement, on ne circule pas en toute liberté : « A l’entrée de l’antichambre, dans le salon, veille un gardien qui inspecte chaque tendance psychique, lui impose la censure et l’empêche d’entrer au salon si elle lui déplaît. »
Tentons de jeter un coup d’œil sur l’antichambre : « Les tendances qui se trouvent dans l’antichambre réservée à l’inconscient échappent au regard du conscient qui séjourne dans la pièce voisine. Elles sont donc tout d’abord inconscientes. Lorsque, après avoir pénétré jusqu’au seuil, ces tendances psychiques sont renvoyées par le gardien, c’est qu’elles sont incapables de devenir conscientes : nous disons alors qu’elles sont refoulées. »
Malgré la vigilance du gardien, ou selon sa bienveillance, certaines parviennent à franchir le seuil et à séjourner dans le salon de la conscience : « [Ces tendances] ne sont pas devenues pour cela nécessairement conscientes ; elles peuvent le devenir si elles réussissent à attirer sur elles le regard de la conscience. Nous appellerons donc cette deuxième pièce : système de la préconscience. »
Et que deviennent alors les tendances « refoulées » ?
« L’essence du refoulement, décrit Freud, consiste en ce qu’une tendance donnée est empêchée par le gardien de pénétrer de l’inconscient dans le préconscient. Et c’est le gardien qui nous apparaît sous la forme d’une résistance, lorsque nous essayons, par le traitement analytique, de mettre fin au refoulement. »
Pour en savoir plus :
FREUD, S. (1916) Introduction à la psychanalyse. Petite Bibliothèque Payot n°16