« Le juste milieu. Quelque part entre s’en foutre et en crever. Entre s’enfermer à double tour et laisser entrer le monde entier. Ne pas se durcir mais ne pas se laisser détruire non plus. Très difficile. »
Romain Gary – L’angoisse du roi Salomon (1979) (sous le pseudonyme d’Emile Ajar)
Cette citation de Romain Gary met en lumière l’idée du juste milieu comme un équilibre fragile et complexe entre deux extrêmes opposés. Elle semble décrire la lutte interne de trouver un équilibre entre l’indifférence totale et une implication excessive, entre la protection hermétique de soi-même et une ouverture sans borne au monde extérieur.
Il est ici question du défi de ne pas se laisser emporter par les extrêmes : s’en foutre et en crever, tout en essayant de préserver sa santé mentale, son intégrité et son équilibre émotionnel. Cela représente un travail délicat. Il ne s’agit pas de se durcir, de devenir cynique ou insensible, mais aussi de ne pas se laisser consumer par les émotions ou les pressions externes.
Cet équilibre est loin d’être facile à atteindre et demande de la sagesse, de la constance et un travail sur soi-même.
Préserver sa vulnérabilité et se protéger
Cet équilibre fragile représente bien un chemin étroit entre deux extrêmes. C’est une sorte d’art de vivre dans lequel il faut savoir doser les choses, comme une danse entre l’indifférence et la passion, la protection et l’ouverture. Ne pas se laisser engloutir par les événements, mais sans devenir insensible. Ne pas se laisser détruire par le monde, tout en acceptant de s’y confronter. Tout cela implique de trouver une forme de sérénité qui permet de continuer, sans se figer, ni se sacrifier.