Préjugés sur le métier de psychologue

12 Préjugés sur le métier de psychologue

Il existe plusieurs idées reçues, autrement dit plusieurs préjugés sur le métier de psychologue. Un préjugé est une croyance, une opinion préconçue qui se présente comme un point de vue ou un fait, qui est souvent accepté comme vrai, mais qui est en réalité fausse. Un préjugé est donc un jugement préconçu, en l’absence d’informations suffisantes, sur quelqu’un ou sur quelque chose, qu’il soit favorable ou défavorable.
Les préjugés sont souvent basés sur des malentendus ou des stéréotypes.

Lorsque l’on évoque le métier de psychologue, de nombreuses idées reçues, de nombreux préjugés, peuvent nous venir à l’esprit. Pourtant ces représentations traduisent une méconnaissance de ce métier.

Afin de tordre le cou à ces préjugés, je vous propose d’en lister quelques-uns (on va dire les plus courants) :

Préjugé n°1 : Le psychologue analyse tout le monde, tout le temps


Le psychologue analyse les gens quand ils parlent est la première idée reçue à laquelle on peut penser.
Il suffit qu’un psychologue dévoile son métier au cours d’une discussion pour qu’on lui réponde « Ah ! Mais t’es en train de m’analyser ! »

Du fait de son cursus universitaire, le psychologue a une connaissance des processus et du fonctionnement psychiques. Il est donc capable d’analyser et de comprendre la personne qui vient le consulter et de l’accompagner pour qu’elle puisse résoudre sa ou ses problématiques à l’aide des méthodes et des outils dont il dispose. Pour autant, il n’analyse pas constamment toutes les personnes avec qui il discute. Le processus d’analyse relève bien de son métier, de son travail… mais pas de son quotidien !

Préjugé n°2 : Le psychologue, c’est pour les fous

 

Tout le monde peut consulter un psychologue. Rien à voir avec la folie. Lorsque l’on ressent une souffrance ou un mal-être diffus et que l’écoute de notre entourage n’est plus suffisante, alors, voir un psychologue est la meilleure indication.

En général, on va voir un psychologue :
– Lorsque l’on éprouve des difficultés personnelles (angoisse, déprime, stress, difficultés scolaires, …) ;
– Lorsque l’on est victime d’une épreuve (maladie, séparation, difficultés familiales, …) ;
– Lorsque l’on a des difficultés dans ses relations avec les autres ;
– Lorsque l’on veut vivre différemment (et donc mieux se connaître) ;
– Lorsque l’on a besoin de se comprendre davantage.

Le travail du psychologue consiste à accueillir le mal-être ou la souffrance, qu’elle soit psychique ou émotionnelle. Mais cette souffrance n’est pas une pathologie. Elle est le résultat d’une situation globale, c’est-à-dire de plusieurs facteurs qui seront étudiés avec le psychologue.

Préjugé n°3 : Le psychologue est aussi fou que ses patients


C’est un des clichés les plus courants.
Non, le psychologue n’est pas aussi fou que ses patients. Pas plus que le commun des mortels.

On pourrait aussi se questionner sur la définition de la folie. Qu’est-ce qu’être fou ?
La folie serait plutôt définie comme un état mental où une personne perd son équilibre psychologique, se retrouve en décalage avec la réalité. Ce terme est assez péjoratif. Les psychologues ne l’utilisent d’ailleurs pas.

Préjugé n°4 : Tout le monde est un peu psychologue


Être psychologue ne signifie pas de ne faire qu’écouter les autres, en disant « Hmm, Hmm ». Cela est bien évidemment une idée reçue.
Bien que l’écoute représente une part importante du métier de psychologue, l’exercice de cette profession ne se limite pas à cela.

Le psychologue a de solides connaissances du fonctionnement de l’ensemble des phénomènes psychiques. Pour cela, il a fait 5 années d’études universitaires et a réalisé plus de 500 heures de stage pour valider son cursus.
Fort de cette formation théorique, il a aussi la capacité d’écouter l’autre dans la bienveillance, sans jugement et avec beaucoup de respect. Il n’est pas là pour parler de lui mais bien pour permettre à la personne qui le consulte de réfléchir et de trouver en elle les solutions possibles à ses difficultés. Les méthodes et outils utilisés par le psychologue se fondent sur les éléments théoriques dont il a la maîtrise.

Préjugé n°5 : Les bons psychologues sont vieux


On a forcément en tête l’image de Sigmund Freud. De ce fait, le cliché voudrait que le psychologue soit vieux et barbu. Quand on sait que la profession est majoritairement féminine, on ne peut que rire de ce préjugé.

L’âge n’est pas un critère déterminant pour être un bon psychologue. Ce qui compte avant tout, c’est la compétence, l’expérience et l’approche du professionnel. Un psychologue peut être très compétent, quel que soit son âge, s’il a les qualifications nécessaires, une formation solide et une capacité à comprendre et aider ses patients.
Cela dit, certains patients peuvent préférer un psychologue plus âgé s’ils estiment qu’une certaine expérience de vie ou de pratique est importante. Mais l’âge en soi n’est pas un facteur décisif dans la qualité d’un thérapeute.

Préjugé n°6 : Les psychologues ont toujours des réponses à tout


Les psychologues n’ont pas de solutions toutes faites. Ils guident, écoutent et aident leurs patients à trouver leurs propres réponses et solutions, souvent par le biais de la réflexion et de l’introspection. Ils sont loin d’être ceux qui savent tout… puisque c’est le patient qui connaît mieux sa vie et ses réactions que quiconque !

Préjugé n°7 : Les psychologues jugent leurs patients


Les psychologues sont formés pour offrir un espace de non-jugement où les patients peuvent se sentir libres d’exprimer leurs pensées et émotions. Leur objectif est de comprendre et d’accompagner, pas de juger.

Préjugé n°8 : Consulter un psychologue est signe de faiblesse


Cette idée est particulièrement tenace dans certaines cultures où demander de l’aide est perçu comme une faiblesse. Pourtant, consulter un psychologue est un acte de courage et de soin de soi.

Préjugé n°9 : Le psychologue règle tous les problèmes


Non, le psychologue ne règle pas tous vos problèmes.
Le psychologue aide grâce à ses connaissances, ses outils, ses techniques, ses spécialisations à trouver ou plutôt révéler vos propres solutions. Il permet donc d’en faciliter l’accès. Il ne donne pas de recettes toutes faites.
Grâce à sa formation, à ses connaissances, aux outils qu’il utilise en lien avec ses orientations théoriques, il peut accompagner ses patients dans la mise en évidence de leurs schémas, mécanismes de défense sous-jacents à tel ou tel comportement ou mode de pensée pour leur permettre d’en avoir une meilleure compréhension. C’est cela (et non des recettes toutes prêtes) qui permet aux patients de trouver leurs propres modes de résolution.

Préjugé n°10 : Tous les psychologues ont un divan


Tous les psychologues n’ont pas dans leur cabinet un divan ou un canapé sur lequel le patient doit s’allonger. Ce sont certains psychanalystes qui peuvent utiliser le divan.
Et d’ailleurs, quel est l’intérêt du divan en psychanalyse ?
Premièrement, le fait de ne pas être face à son interlocuteur permet de libérer la parole, dans la mesure où l’on n’a pas à affronter un quelconque regard qui pourrait créer des retenues ou des projections limitantes chez le patient.
Deuxièmement, la position allongée permet de se remémorer plus facilement des souvenirs lointains, de prendre du recul sur ses propres expériences ou encore de développer son imagination, d’être au contact de ses sensations, qui sont des étapes importantes dans le processus de soin.

Si l’utilisation du divan peut libérer la parole et l’esprit, il n’est pas pour autant absolument nécessaire pour y parvenir. D’ailleurs, généralement, la séance avec un psychologue se fait dans un fauteuil.

Avec le développement des consultations à distance, les séances peuvent même se faire n’importe où, du moment que l’on se trouve dans un endroit où l’on se sent en sécurité et où aucune oreille indiscrète ne pourra nous entendre.

L’objectif des consultations psy est de développer des capacités de choix libres et autonomes dans sa vie personnelle et relationnelle, touchant aux relations de couple, à la parentalité, à l’activité professionnelle, etc.

Préjugé n°11 : Le psychologue peut lire dans nos pensées


Rassurez-vous, les psychologues ne sont ni télépathes, ni mentalistes.
Ils n’ont pas la capacité d’entendre vos messages sans que vous ayez à prononcer le moindre mot. De ce fait, ils ne peuvent pas lire dans vos pensées. Ce ne sont pas non plus des artistes qui cherchent à créer l’illusion qu’ils savent tout de vous en vous racontant des banalités.

Au mieux, le psychologue comprendra, grâce à ses compétences en psychologie et son empathie, les émotions que vous ressentez et saura les reformuler pour vous en faire part. En effet, l’empathie est cette possibilité que nous avons de pouvoir comprendre l’autre dans ce qu’il est, dit, pense et d’adopter son point de vue, comme si nous étions à sa place. Autrement dit, c’est la faculté de pouvoir « se mettre à la place de l’autre ». Il s’agit là d’une des qualités fondamentales à l’exercice de ce métier avec une écoute active, neutre et bienveillante.
À défaut de lire dans vos pensées, il pourra par contre vous aider à travailler sur elles, à remettre en question vos manières de fonctionner, vos croyances limitantes, vos pensées négatives et à améliorer votre bien-être.

Préjugé n°12 : Le psychologue n’a jamais de problèmes


Quand on voit le psychologue, dans sa posture neutre, qui vous aide à prendre du recul par rapport à vos situations complexes, on peut avoir vite fait de penser qu’il a tout compris à la vie, qu’il est zen en toute situation et qu’il n’a aucun problème personnel. Hélas, c’est faux !
Le psychologue reste un être humain avec ses forces et ses faiblesses, ses défaillances émotionnelles, ses questionnements sur l’existence, confronté aux aléas de la vie comme n’importe qui.
On peut penser – à tort – qu’il est mieux aguerri que quiconque pour se prémunir des difficultés ou coups durs de la vie, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. Mais cela est faux.
Il n’a pas d’obligation à cela mais en général, un psychologue consulte lui-même un psychologue ou un psychanalyste pour prendre du recul sur ce qu’il vit dans ses relations avec ses proches et pour évoquer ses difficultés à pouvoir prendre en charge correctement ses patients. Il peut donc suivre une thérapie, être en supervision, faire de l’analyse de la pratique professionnelle pour y voir plus clair. Il peut lui aussi être affecté par des troubles psychiques.

Ces idées reçues peuvent parfois décourager les gens de consulter un psychologue. Il est important de comprendre que la psychologie est un domaine large et varié qui peut apporter un soutien précieux dans de nombreuses situations et que ce que l’on imagine sur un métier ne correspond pas forcément à la réalité.

Consulter un psychologue est avant tout la rencontre de deux personnes. Il est donc nécessaire de choisir un psychologue avec lequel on se sent bien.

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